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Pour cet album nous avons décidé de ne rien préparer à l'avance, de poser notre studio d'enregistrement quelque part et d'enregistrer ce qui venait. On s'est retrouvé en cercle, dans le salon de la maison familiale de vacances d'un des membres du groupe, à improviser des morceaux sans arrière-pensée, de manière très naturelle. G., au sampler, capturait des sons de la maison (grincement de porte du four, corde de guitare acoustique, crépitements du feu de cheminée, qui par ailleurs, a fonctionné tout le long de l'enregistrement) et éparpillait ses trouvailles au grès des impros. Les thèmes surgissaient, les rythmiques débarquaient sans prévenir. Très suprenant état de bien-être. Nous retrouvons l'esprit de ces 10 jours sur les morceaux du centre de l'album : "Sans jamais exclure le sabotage", "Revient aux témoins", "Derrière la pluie", "Screw loose", "Le visage dans ma bouche" mais aussi "Dub et ridicule". Cinq mois plus tard, après une série de concerts et l'écoute de la mise à plat, nous avons repris 10 jours, cette fois-ci, chez nous à la Clef de Saint-Germain-en-Laye. Nous cherchions des morceaux un peu plus violents. "Solness" était prêt depuis un an (nous le jouions sur scène depuis la tournée de "Taffy Ap"). "En ligne de fuite" a été préparé en répétition et fut enregistré rapidement. "The skeleton eye" et "Tvoja subdina" furent improvisés puis mis en place aussi vite ; "With a velvet tread" est la seule improvisation "one-shot" de cette session. Au final, une quinzaine de morceaux dont un avec du chant (qui fut eclipsé car hors contexte). Le choix porta sur les onze présents. Après un concert, un dénommé Fred nous a suivi avec son chien et son camion. Il est resté quelques jours et écoutait assidûment au casque les morceaux que l'on improvisait. A la suite d'un des morceaux, il nous décrivait les images qui lui sont apparues lors de l'écoute et nous a parlé d'un lieu situé "Derrière la pluie". Le morceau s'est appelé ainsi et ce fut le titre retenu pour le nom de l'album. |
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"...Porté par des rythmiques puissantes, voire martiales, le dub de lab° flirte avec les explorations d'un rock sombre sur lequel virevoltent des guitares réverbérées dans un brûlant halo. Une rencontre inattendue, et réussie, entre Ennio Morricone, David Lynch, David Cronenberg et le roi de la guitare surf Dick Dale."
TELERAMA, Frédéric Péguillan : FEVRIER 2003
"...On préfère garder le souvenir du concert fiévreux de lab°, groupe de dub français qui tourne le dos à tous les clichés du genre. Optant pour un style tendu, dont la noirceur évoque des groupes post-rock comme Tortoise ou Godspeed, loin des lourdeurs embarrassantes de la scène "festive" d'ici, les français (dont l'intriguant troisième album "Derriere la pluie" vient de sortir) ont donné l'un des concerts les plus originaux du festival.
LIBERATION : "Le Printemps au Zénith.le 27° Festival de Bourges", Alexis Bernier : AVRIL 2003
"Par le biais de leur dernier album " Derrière la pluie ", les français de lab° auraient-t-ils voulu inaugurer le département cinématographique de leur institut de dubologie appliquée ? Toujours est-il que cette figure de proue du dub hexagonal continue de transcender le genre, mais aussi ses influences originelles. Au point de prendre position désormais en zone atmosphérique sombre. S'appuyant sur une basse omnipotente, l'édifice se subdivise en plusieurs cellules froides où s'amoncellent résonances industrielles et reliquats électro. Entre celles-ci : un immense couloir dans lesquelles se propagent les échos d'une guitare mélancolique connotée 80's. De toute évidence le virus lynchien y a trouvé refuge..."
OCTOPUS : MARS 2003
"...une oeuvre sombre et toute en douceur, aux rythmes lacérés par des riffs de guitares loin des clichés du dub, pour une musique plus radicale qui se joue des étiquettes et s'échappe chaque fois un peu plus vers les sphères de la personnalité.... "Derrière la pluie" est plus qu'un simple album, c'est un véritable concept aux contours flous et énigmatiques, qui pose la question de savoir ce que nous sommes et aimerions être, abattant une fois pour toutes, les frontières qui nous séparent de nos fantasmes, enrichissant notre existence à coups de " dub narquois " et romantique. "
SUR LA MÊME LONGUEUR D'ONDES, Roland Torres : FEVRIER-MARS 2003
"En utilisant les ingrédients premiers du Dub (reverbération, écho, rythmique hypnotique), lab° dessine un univers musico-cinématographique aussi sombre que captivant. Il s'en dégage une tension extrême, débouchant souvent sur de tourbillonnantes envolées sonores aux allures d'éruptions volcaniques. Voilà un dub plus proche d'une nouvelle forme de rock psychédélique que du reggae. Le plaisir n'en est que plus intense."
TELERAMA, Frédéric Péguillan : MARS 2003
"lab° poursuit donc sa carrière de la plus belle manière avec ce nouveau long format. Non contents de ne pas reproposer du déja entendu, les membres parviennent encore une fois à nous surprendre grâce à leur créativité musicale sans borne. Digne d'une scène d'angoisse dans des caves humides interminables et angoissantes, ce "Derrière la pluie" possède une personnalité bien marquée, illustre la différence que cultivent les parisiens. Nous sommes subjugués à chacun des morceaux et force est d'avouer que le dub s'avère, malgré ce que l'on peut croire, ouvert à de multiples expériences. Derrière la pluie, le soleil..."
BOKSON www.bokson.net, Matthieu : MARS 2003 |
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Album instrumental aux couleurs minimales, aux ambiances bleutées. Un laisser-aller relaxé plonge l’auditeur dans 50 minutes de quiétude ambiguë. Ennio Morricone compose la musique de Derrick sous Dubalgan. Lynch psychanalyse Cronenberg sur des montées post-rock de guitares. Pour ce nouvel album, lab° développe sur scène une identité artistique musicale et vidéographique. La vidéaste de lab°, membre à part entière du groupe, a réalisé et tourné l’ensemble des scènes qui correspondent à chacun des 11 morceaux du nouvel album. Ce travail se concrétise par une mise en scène où la musique et la vidéo, toujours mixées en live à partir des différentes sources réalisées, ne font plus qu’un ; créant ainsi le scénario de l’ensemble du spectacle proposé. C’est uniquement sur scène que lab° prend sa forme achevée. Le groupe lab° (6 musiciens, 1 vidéaste, 1 éclairagiste) est issu de diverses tendances de la scène underground d’Ile de France. Lab° fut attiré par le dub pour son style de production et pour son ouverture. Ce style de production issu des années 60, décennie de la création d’une nouvelle génération de studio d’enregistrement, est incontestablement l’embryon de la musique électronique. Le groupe a toujours perçu le dub comme une aire d’expression basée sur l’expérimentation et la surprise. Il considère que le dub reste une forme de mixage et donc de composition. En 1998, les improvisations libres du début ne tardent pas à se structurer et produisent un son dont l’identité dub soutient les fondations fortement colorées par l'hétérogénéité des influences du groupe (tous styles confondus tant que les formats restent insolites et originaux). L'intégration de la console de mixage et des effets comme instrument au même titre que la batterie, la basse, les guitares et le sampler souligne cette parenté. Les albums de lab° sont produits par le label Mille Milliards, géré par le groupe lui-même, et sont distribués par Pias et différents réseaux alternatifs. Ce choix pointe la démarche du groupe axée sur l'indépendance. |